Clause de non-concurrence : forme et applicabilité
La clause de non-concurrence s’applique dès la fin du contrat. Pour les contrats de travail elle interviendra donc dès la fin du prĂ©avis s’il y en a un et pour les diffĂ©rentes cessions, dès que celles-ci seront effectives.Â
La clause de non concurrence peut prendre des noms divers et il n’est pas obligatoire qu’elle s’intitule « clause de non concurrence » en effet une clause intitulĂ©e « clause de respect de la clientèle » pourra ĂŞtre assimilĂ©e Ă une clause de non-concurrence.Â
Clause de non-concurrence : conditions de validité
- La clause doit ĂŞtre obligatoirement rĂ©digĂ©e par Ă©crit.Â
- La clause doit protéger l’intérêt légitime de l’entreprise.
Exemple : si le salarié est en contact direct avec la clientèle de l’entreprise ou pour protéger un savoir-faire confidentiel. - La clause doit spécifier l’activité visée.
Exemple : agent commercial, coiffeur, fleuriste. - La clause doit être limitée dans le temps (en général 2 ans), dans l’espace (ville, Km à la ronde, département, région…) et proportionnée par rapport à l’objet du contrat.
- La clause doit prĂ©voir une indemnitĂ© qui ne soit pas jugĂ©e comme dĂ©risoire (en gĂ©nĂ©ral cela varie entre le quart et la moitiĂ© du salaire mensuel moyen du salariĂ©).Â
Attention :
L’indemnité sera versée quel que soit le mode de rupture du contrat. L’employeur peut prévoir un versement en capital ou d’un versement périodique.
S’il manque une seule de ces conditions alors la clause est nulle. Cependant, seul le salariĂ© peut se prĂ©valoir de la nullitĂ©.Â
Depuis 2016 la jurisprudence considère que pour avoir droit à une réparation en cas de nullité de la clause de non-concurrence, le salarié devra rapporter la preuve qu’il a subi un préjudice (Cour de cassation, 25/05/16 n°14-20578).
Clause de non-concurrence : sanctions en cas de non-respect
Le fait pour une personne soumise à une clause de non-concurrence de ne pas la respecter l’expose d’une part au remboursement de l’indemnité qui lui a été versée et d’autre part à réparer le préjudice subi par son ancienne entreprise. En cas de non-respect de la clause il peut être contraint de cesser sa nouvelle activité.
Exemple concret de non-respect d'une clause de non-concurrence
Un salariĂ© qui pendant 1 an n’a pas le droit d’exercer toute activitĂ© qui entre en concurrence avec son ancien employeur, un vendeur d’aspirateur dernière gĂ©nĂ©ration, sur tout le dĂ©partement du Calvados. Le salariĂ© est licenciĂ© et dĂ©cide de faire fi de la clause de non concurrence et se fait embaucher par un gĂ©ant de l’aspirateur Ă Caen.Â
Ce salarié devra rembourser l’indemnité qu’il a reçu au titre de la clause de non concurrence, mais il s’expose aussi d’une part à une demande de réparation de la part de son employeur si celui-ci a subi un préjudice et d’autre part à être contraint de cesser son activité.
Bon Ă savoir :
Il est à noter, cependant, que l’ancien employeur ne pourra agir contre le nouveau que si ce dernier savait que l’embauche du salarié violait la clause de non concurrence (Cour de cassation, 21 janvier 2015 n° 13-26374).
Qui peut renoncer Ă une clause de non-concurrence ?
L’employeur peut renoncer à la clause de non concurrence. Cependant il doit respecter les conditions qui ont été prévues dans le contrat du travail ou celles prévues dans les conventions collectives.
Si rien n’est prévu dans le contrat de travail ou la convention collective l’employeur devra recueillir l’accord du salarié pour renoncer à la clause de non concurrence.
Dans tous les cas la renonciation par l’employeur Ă la clause de non concurrence doit ĂŞtre claire, non Ă©quivoque et adressĂ©e au salariĂ© par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception.Â